À l'exception de la bataille de Paris du 17 au 19 octobre 1961, le Centre d'Identification de Vincennes (CIV) était la principale destination des FMA (Français Musulmans d'Algérie) arrêtés lors de « ramassage » nocturnes à Paris et dans sa banlieue proche entre début 1959 et les accords d'Évian (18 mars 1962). Ces raids, ainsi que les manifestations et le massacre des 17-19 octobre, ont été relatés de manière vivante par Jean-Luc Einaudi, Linda Amiri et Emmanuel Blanchard, entre autres. Ils ont raconté comment un nombre considérable d'hommes ont été photographiés et ont vu leurs empreintes digitales prises, ont été détenus au-delà des limites légales et ont été torturés au CIV. Les archives de la CIMADE documentent le travail social mené par ses membres au nom des hommes détenus. La militante Monique Hervo a décrit en détail les yeux au beurre noir et les os brisés des hommes qui sont rentrés chez eux à Nanterre après leur internement au CIV. Des historiens, des militants et des journalistes ont enregistré et établi des liens entre les politiques policières, les manifestations et les vies individuelles touchées par la lutte pour l'indépendance et sa répression par la détention au CIV.
Pour en savoir plus sur la manière dont les pratiques architecturales « forensiques » ont été utilisées pour localiser et visualiser le CIV et sur les prochaines étapes, à savoir la conceptualisation de moyens « site-specific », in situ, pour construire et partager des connaissances sur le CIV, veuillez consulter « Forensics and Fora: Reconstructing and Remembering the CIV », publié dans la documentation de la 110e conférence annuelle de l'ACSA.